L’ouïe du chien nous laisse souvent pantois, tant elle est affûtée ! Pourtant, l’anatomie de son oreille ne diffère pas — en apparence — de celle de la nôtre. D’autre part, on pourrait soupçonner que les chiens aux oreilles tombantes ou aux appendices les plus poilus auraient ce sens affaibli. Mais il n’en est rien, les chiens entendent toujours bien mieux que nous.
L’anatomie de l’oreille du chien
Physiquement, on trouve des oreilles de chien de toutes les tailles et de toutes les formes. Notez qu’il est depuis 2004 interdit de faire couper les oreilles de votre chien, sauf pour raisons médicales déterminées par un vétérinaire.
L’appareil auditif canin est composé de trois parties.
1 — L’oreille externe
L’oreille externe est la partie visible de l’appendice, constituée du pavillon et du conduit auditif externe.
Le pavillon de l’oreille constitue un entonnoir qui permet de diriger les sons à l’intérieur du conduit auditif, de les amplifier et de les localiser. Sa structure est en cartilage recouvert de peau.
2 — L’oreille moyenne
L’oreille moyenne est séparée de l’oreille externe par le tympan. Elle sert à amplifier les ondes sonores qui ont été transformées par leur passage au travers du tympan.
3 — L’oreille interne
L’oreille interne est précieuse pour l’audition, mais aussi indispensable pour l’équilibre. Elle convertit les ondes sonores de l’oreille moyenne en signaux électriques. Ceux-ci sont ensuite transmis au cerveau qui analyse leur composition et en déduit les informations qu’ils véhiculent.
D’autre part, l’oreille interne indique au cerveau la position du corps et l’informe de ses déplacements. En cas de dysfonctionnement, le chien éprouve des difficultés pour rester en équilibre.
L’oreille interne est notamment responsable du mal des transports. En effet, lorsque la vue n’est pas en adéquation avec ce que ressent l’oreille interne, la contradiction peut provoquer des nausées, voire des vomissements. Dans une voiture qui roule par exemple, le chien voit un habitacle fixe, alors que son corps est en mouvement, ce qui engendre un conflit dans son cerveau.
L’oreille du chien présente donc les mêmes caractéristiques physiques que la nôtre. Alors pourquoi ses performances sont-elles largement supérieures ?
Les raisons de la qualité de l’ouïe du chien
La supériorité de l’audition du chien est due à certaines caractéristiques physiques, mais aussi à sa capacité à distinguer plus finement les sons et à pouvoir les isoler.
L’amplification des sons
La taille des oreilles du chien, bien que différente d’une race à l’autre, demeure cependant proportionnellement supérieure si nous la comparons à celle de l’homme. Profitant de la forme en entonnoir du pavillon, cette caractéristique lui permet d’utiliser ses oreilles comme des caisses de résonance et d’amplifier les sons. Elle est aussi essentielle pour pallier à la barrière constituée par les oreilles tombantes ou demi-dressées.
Les mouvements d’orientation des oreilles
Le chien peut orienter ses oreilles de façon à les diriger vers l’origine du son, ce qui améliore la perception des sons et leur identification.
La fréquence et la puissance des sons
La fréquence des sons qui s’exprime en Hertz (Hz) représente l’unité de mesure de la fréquence de répétition d’un événement sur une seconde. La fréquence est reliée à la vitesse, ainsi qu’à la longueur de l’onde. Plus cette fréquence est élevée, plus de son est aigu. Il ne faut pas confondre avec la puissance des sons qui s’exprime en décibel (dB).
Le chien perçoit des ondes sonores sur une très large amplitude allant de 40 Hz à 60 000 Hz… tandis que l’homme se contente d’une plage comprise entre 20 et 20 000 Hz. Il arrive que des enfants dépassent ces fréquences, mais ils éprouvent dans ce cas des difficultés à analyser les sons.
Grâce à cette performance, les chiens entendent les ultrasons que nous ne captons absolument pas. Si vous n’entendez pas une chauve-souris qui émet des sons d’écholocalisation pour se situer dans l’espace, votre chien l’entend très distinctement. C’est la raison qui donne tout son intérêt au travail du rappel avec les sifflets à ultrasons.
La sensibilité de l’oreille du chien et sa capacité à distinguer les sons
Avoir l’oreille fine, c’est aussi savoir distinguer plusieurs sons. Or, là encore, le chien nous est bien supérieur. Lorsqu’il entend plusieurs sons, il est capable d’en isoler un et de se concentrer dessus.
Si vous marchez dans la forêt avec votre chien, vous amalgamez le bruit de vos propres pas, les bruits de la forêt et ceux du vent ou de la pluie. C’est pourquoi vous êtes incapable de distinguer le bruit de la course d’un chevreuil ou les échanges vocaux entre deux oiseaux. Votre chien le peut et, lorsqu’il part soudainement au galop en ligne droite, sa décision ne doit rien au hasard, mais bien à la poursuite de l’origine du bruit qu’il a entendu.
La capacité du chien à entendre de loin
L’acuité auditive du chien lui permet d’entendre des sons à des distances bien supérieures que vous. Un son de faible intensité que nous percevons jusqu’à 4 mètres, peut l’être jusqu’à une distance de 25 mètres par un chien.
C’est ainsi qu’il entend le facteur arriver de loin.
Comment déceler les signes de la détérioration de l’audition de votre chien
Il est normal que l’audition de votre chien se détériore avec l’âge. Ce phénomène peut parfois aussi être imputé à une infection ou une maladie. Il importe donc que vous appreniez à déceler les signes de détérioration de son audition.
Même le chien le plus calme réagit au bruit, ne serait-ce qu’en orientant son oreille dans sa direction. Vous devez donc vous inquiéter s’il ne bronche pas lorsque vous l’appelez ou faites du bruit. Il doit au moins tourner la tête ; le fait qu’il ne vienne pas est un autre sujet, cela relève d’un problème d’éducation !
D’autre part, si votre chien sursaute, parce qu’il ne vous a pas entendu arriver par-derrière, c’est suspect, à moins qu’il ne dorme très profondément et que vous marchiez à pas de loup.
Observez ses réactions en fonction du bruit. Si vous constatez une perte d’audition alors qu’il est encore jeune, interrogez votre vétérinaire.
Aucun entretien des oreilles, sauf avis contraire du vétérinaire
L’oreille du chien se nettoie naturellement. Vous n’avez pas à les entretenir et surtout pas à l’aide d’un coton-tige. Le conduit auditif présente de nombreux coudes, dont certains tournent à angle droit. L’usage du coton-tige présente le risque majeur de pousser des corps étrangers plus au fond de l’oreille.
En règle générale, donc, on ne touche pas à l’intérieur des oreilles du chien. Lors de la visite annuelle pour le contrôle général et l’administration des vaccins, le vétérinaire vérifie la bonne santé des oreilles.
Entretemps, si vous détectez des anomalies ou que vous estimez le comportement de votre chien suspect, vérifiez ses oreilles et prenez rendez-vous chez le vétérinaire si vous pensez qu’il rencontre un problème.
Si votre chien a mal, est irrité ou ressent des démangeaisons, vous le voyez à son comportement. Il se gratte les oreilles, les frotte par terre ou contre les murs, se secoue la tête, etc. Il peut aussi vous fuir lorsque vous le caressez, car le contact avec ses oreilles s’avère douloureux.
Inquiétez-vous par ailleurs d’une mauvaise odeur, de la présence de cérumen de couleur jaune foncé ou noire, de l’aspect anormal de l’épiderme ou d’écoulements issus de l’oreille. Ces symptômes peuvent trahir une infection ou la présence de parasites.
En fonction du diagnostic, votre vétérinaire vous prescrira un nettoyant auriculaire spécial canin, doublé parfois d’un traitement acaricide sous forme de pommade ou de lotion.
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La qualité de l’audition du chien plaide en faveur de l’éducation positive qui incite à communiquer avec son chien d’une voix douce. Faites le test avec vos instructions en diminuant l’intensité de votre voix, vous vous apercevrez alors que Loulou est aussi coopératif mais beaucoup plus détendu.