Les dangers de l’anthropomorphisme avec votre chien

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L’anthropomorphisme dont nous pouvons faire preuve à l’égard de nos animaux prête souvent à sourire. Toutefois, les excès peuvent devenir dangereux. Par ailleurs, ce n’est pas respecter la nature du chien que de lui prêter des comportements et émotions humaines. Il apparaît important de réfréner nos élans envers notre chien et de penser autrement pour entretenir de meilleurs rapports avec lui.

Qu’est-ce que l’anthropomorphisme ?

L’anthropomorphisme tient ses racines du grec ancien ἄνθρωπος/ánthrōpos (être humain) et μορφή/morphḗ (forme). Il s’agit donc d’attribuer les caractéristiques du comportement ou de la morphologie humaine à des animaux.

Nous avons de plus en plus tendance à faire preuve d’anthropomorphisme à l’égard de nos chiens, ce qui n’était pas le cas auparavant. En effet, les animaux domestiques de l’homme furent longtemps considérés comme utiles, avant de servir d’animaux de compagnie. Le chien était le gardien du troupeau ou de la maison. Il éloignait les prédateurs des animaux qui paissaient et chassait les maraudeurs et les cambrioleurs. En l’adoptant comme chien « d’agrément », nous avons commencé à lui prêter à tort des intentions humaines.

Pourquoi l’anthropomorphisme peut-il être un danger pour le chien, comme pour son maître ?

L’anthropomorphisme constitue un obstacle pour une relation interspécifique saine. Si vous vous comportez avec votre chien comme avec un enfant, vous lui prêtez des intentions et des émotions humaines. Vous ignorez ainsi sa nature, allant jusqu’à renier son animalité. Cet irrespect n’est certes pas conscient, mais il peut être préjudiciable.

Ne pas céder à l’anthropomorphisme ne signifie pas que vous ne pouvez pas tisser des relations fortes avec votre animal, mais vous devez vous interdire de calquer son ressenti sur le vôtre. Votre chien n’a pas la même façon d’analyser son environnement que l’humain et il n’a pas non plus les mêmes besoins. Discerner la différence entre l’animal et l’homme vous aide à entretenir de bien meilleurs rapports, car vous vous adaptez à son système de communication.

Nous décrivons dans les paragraphes qui suivent les différences les plus notables entre l’homme et l’animal. Les prendre en compte vous évite de commettre certaines erreurs, causées par notre propension à l’anthropomorphisme.

Le chien ne fonde pas de jugement

Le chien ne juge pas. C’est d’ailleurs aussi pour cela que nous l’aimons. Toutefois, il convient de nous en rappeler au cours des interactions que nous avons avec lui. Le chien étant dépourvu de conscience morale, il n’a aucune notion des principes sur lesquels nous basons notre comportement, qu’il soit culturel, philosophique ou religieux : le chien ne fait pas la différence entre le bien et le mal.

 

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En revanche, il sait observer notre attitude et notre comportement, d’autant qu’il est en plus guidé par les phéromones qui émanent de nous en fonction des circonstances. Il comprend donc quel est notre état d’esprit, mais sans savoir ce qui provoque notre bonne ou mauvaise humeur.

L’anthropomorphisme peut devenir dangereux si vous punissez votre chien parce qu’il a « mal » agi, alors que c’est un concept qui lui échappe. Si vous rentrez à la maison et qu’il a commis des bêtises, c’est parce qu’il s’ennuyait ou pour tromper son angoisse, certainement pas en pensant à mal. Si vous le réprimandez, vous estimez qu’il sait ce qu’est le bien et ce qu’est le mal. Par conséquent, il ne comprend pas pourquoi il est puni et recommencera dès que vous serez sorti, car son angoisse sera encore plus grande.

Le chien ne comprend pas le concept de vengeance

La vengeance est un concept typiquement humain. Pour en revenir à l’exemple précédent, si votre chien commet des bêtises en votre absence, ce n’est en aucun cas pour vous faire payer le fait de le laisser seul. D’une part, un chien ne doit pas rester seul pendant des durées trop longues, car il est normal qu’il s’ennuie et/ou s’inquiète ; d’autre part, vous devez réviser son éducation pour l’habituer à de courtes absences en le rassurant et en prévoyant des occupations qui font passer le temps plus vite.

Une punition est toujours malvenue, car elle agit sur le symptôme, mais ne règle pas la cause du mal-être de votre chien.

Le chien est un animal social, vous ne pouvez combler ses besoins d’interaction

Le chien est un animal social qui n’apprécie guère la solitude. Il ne s’accommode pas de journées entières seul, ce qui vous oblige à vous organiser pour qu’il puisse sortir le plus souvent possible et qu’il ait de la compagnie.

S’il existe des gens qui aiment la solitude, c’est faux pour les chiens. Les gens solitaires disposent de distractions intellectuelles que n’ont pas les animaux qui s’ennuient. L’humain ne comble pas les besoins sociaux du chien, il en fait partie, mais n’est pas suffisant. Il est important que votre chien ait l’opportunité de rencontrer d’autres chiens avec lesquels il communique, interfère et joue.

Votre chien peut vous adorer, mais vous ne devez pas être son seul compagnon.

 

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Le chien ne perçoit pas les humains comme nous

L’humain est une espèce que le chien a du mal à conceptualiser. Il ne comprend pas d’emblée qu’une personne fait partie du genre humain. En fonction du milieu dans lequel il vit, il s’est forgé un stéréotype de l’humain. Il s’agit le plus souvent d’un adulte qui se tient debout. Ainsi, s’il voit un bébé dans vos bras ou un nourrisson qui se promène à quatre pattes, il n’est pas certain qu’il l’associe au genre humain instantanément.

Toute personne ne répondant pas au portrait-robot dont il a l’habitude peut générer des craintes : enfants, personnes marchant avec des béquilles ou en fauteuil roulant, quelqu’un habillé de façon originale, avec des accessoires bruyants, un grand chapeau ou tout autre signe sortant du commun, etc.

Ne pensez jamais par anthropomorphisme que votre chien considère tous les êtres humains comme positifs, car il peut les ressentir comme un danger lorsqu’ils ne ressemblent pas à ceux auxquels il est habitué. Face à un être que le chien a du mal à définir, il peut réagir brutalement en fuyant par peur ou en se montrant agressif. Moins votre chien a l’habitude de sortir et côtoyer des humains de types divers, plus il risque de craindre un inconnu. Dans tous les cas, prenez toujours des précautions avec les enfants, car une réaction violente due à la peur peut provoquer des accidents graves.

Le chien ne perçoit pas la stérilisation comme une mutilation

Nombreux sont les propriétaires à refuser de stériliser leur chien. Ils pensent que le mâle perd de sa virilité, que la femelle est en droit de connaître la maternité et que les deux ont besoin de vivre leur vie sexuelle.

Il s’agit là clairement d’un cas d’anthropomorphisme. Un mâle castré perd tout besoin sexuel et ne risque plus la frustration. Quant à la femelle, c’est seulement lorsqu’elle met bas que son instinct maternel se développe.

Le chien n’a pas besoin de variété dans son alimentation

Ce qui compte dans l’alimentation est qu’elle soit équilibrée, afin de combler tous les besoins physiologiques du chien. Quant à la quantité, elle doit être dosée pour que le chien conserve la ligne, sans être ni maigre ni gras, ce qui serait dans les deux cas mauvais pour sa santé. De nombreux chiens sont trop gros, ce qui est mauvais pour leur cœur et leurs articulations. Ils doivent alors moins manger et faire plus d’exercice. La mauvaise habitude consiste à continuer à leur donner trop à manger parce que « ça leur fait plaisir ».

L’anthropomorphisme consiste aussi à penser que la nourriture doit être variée, avec des menus différents selon les jours. Or, le chien s’accommode très bien du même repas tous les jours de l’année. Certains propriétaires préfèrent cuisiner pour leur chien, parce que la pâtée toute faite ne sent pas très bon. Mais c’est céder à l’anthropomorphisme, car le chien, malgré son odorat supérieurement développé, aime certaines odeurs que nous réprouvons.

Le chien n’a pas besoin d’habits

Le chien est adapté pour sortir, quelle que soit la météo. Sauf exception, il n’a pas besoin d’un manteau et de chaussons. Il développe un poil d’hiver qui le maintient à l’abri des intempéries.

 

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Il convient à ce sujet de mettre à part quelques cas. Par exemple, un vieux chien qui souffre d’arthrose et se déplace mal supportera une protection sur le dos en cas de sortie par grand froid ou sous la pluie. Il faut aussi tenir compte des chiens qui sont épilés et tondus et qui ne disposent plus de leur protection naturelle qui doit être remplacée par des accessoires.

 

Céder à l’anthropomorphisme est naturel et souvent intuitif. Prenez garde de ne pas verser dans l’excès et vous établirez de saines relations avec votre chien.