L’agility pour la complicité et le jeu avec votre chien

L’agility est une discipline canine qui consiste à effectuer avec votre chien un circuit chronométré sur lequel sont disposés divers obstacles. Vous pouvez pratiquer l’agility comme un loisir ou dans des compétitions officielles. Quelle que soit votre option, cette activité est bénéfique pour vous, comme pour votre chien, et vous permet en prime de nouer les liens de complicité uniques et forts.

D’où nous vient l’agility ?

Jouer avec un chien et lui faire franchir des obstacles au cours d’une promenade dans la nature est naturel pour tout propriétaire, et ce, depuis toujours. En revanche, rendre la discipline officielle est récent et elle nous vient des Britanniques.

Chaque année à Birmingham en Angleterre a lieu la Crufts. C’est l’exposition canine la plus importante au monde, avec près de 30 000 chiens réunis. En 1977, l’un de ses organisateurs, John Varley, souhaita organiser une animation pour divertir le public. Il s’inspira du jumping équestre – une autre discipline animale dans laquelle les Britanniques sont de brillants compétiteurs – et créa un parcours adapté aux chiens.

La démonstration enchanta le public et fit grand bruit. L’initiative donna des idées aux propriétaires de chiens et aux clubs canins. Le succès fut tel que la discipline devint officielle dès 1979, avec son premier championnat. Les États-Unis furent les premiers à l’adopter, bientôt suivis par de nombreux autres pays.

En France, un premier règlement vit le jour à la SCC (Société Centrale Canine) en 1988. Il fallut attendre 1991 pour la création de la CNEA (Commission Nationale d’Éducation et d’Agility) qui permit l’organisation de compétitions.

Il existe aujourd’hui environ 900 concours chaque année dans toute la France et 12 000 licenciés. (Source Commission Nationale Éducation et Activités Cynophiles)

Pourquoi pratiquer l’agility avec votre chien

L’agility ne présente que des avantages pour le chien, comme pour son propriétaire. Il s’agit d’une discipline de couple, comme c’est le cas pour l’équitation qui l’a inspirée. Il faut que chaque acteur soit bon dans son domaine et que l’entente entre les deux soit fusionnelle.

La dépense physique

Les parcours d’agility nécessitent beaucoup d’énergie de la part du chien et de son maître. À chaque fois que vous vous entraînez, vous vous dépensez tous les deux, ce qui est bon pour la santé et bon pour le moral.

L’agility doit avant tout être un jeu pour votre chien. Il sort de sa routine, se défoule et utilise son cerveau pour comprendre comment franchir les obstacles et comment les enchaîner. Comme vous allez vous activer pour le stimuler et l’accompagner, l’agility constitue un sport bénéfique pour vous deux.

La stimulation mentale

Les chiens sont des animaux intelligents, ils connaissent donc l’ennui. Avec l’agility, tous leurs sens sont en éveil et ils se prennent vite au jeu. Un chien stimulé mentalement est un chien plus heureux.

La complicité entre vous et votre chien

Grâce à cette activité d’équipe, vous tissez des liens très forts avec votre chien. Vous allez en voir le résultat au quotidien. Votre chien sera défoulé, mais vous allez aussi développer sa capacité de concentration et son obéissance. Il sera beaucoup plus à votre écoute et vous renforcez votre relation qui devient fusionnelle.

L’agility permet aussi à votre chien de rencontrer des gens et d’autre chiens, ce qui aide à la sociabiliser.

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À qui s’adresse l’agility ?

L’agility est en théorie accessible à toutes les races de chiens. Certains vont naturellement briller plus que d’autres. Si vous la pratiquez pour le plaisir, ce qui compte est que votre chien s’amuse et se défoule, vous ne visez pas la performance.

Les conditions pour vous mettre à l’agility sont un chien en bonne santé et du bon âge. Vous devez bien sûr exclure tous les chiens présentant des problèmes articulaires, osseux ou musculaires et les chiens trop vieux. Vous devez aussi attendre que votre chien soit suffisamment âgé. S’il n’a pas terminé sa croissance, vous pouvez vous amuser à franchir sporadiquement quelques obstacles, pour l’habituer et jouer avec lui, mais certainement pas pratiquer de façon intensive. Si vous sollicitez exagérément son squelette, alors qu’il n’est pas définitivement formé, votre chien en subira les conséquences avec des problèmes de santé osseux et articulaires prématurés.

Choisissez toujours la difficulté des obstacles en fonction de votre chien, de son âge et de ses capacités physiques.

Si vous voulez pratiquer l’agility en compétition, vous avez intérêt à choisir une race de chien qui possède des prédispositions. Sachez qu’il existe 4 catégories dans les compétitions :

  1. A : chiens de moins de 37 cm au garrot ;
  2. B : chiens de 37 à 47 cm au garrot ;
  3. C : chiens de plus de 47 cm au garrot ;
  4. D : chiens molossoïdes et races lourdes.

Voici quelques-unes des races qui excellent en agility : border Collie, berger australien, berger allemand, lévrier whippet, berger blanc suisse, husky de Sibérie, braque de Weimar, doberman, caniche, Jack Russel.

Où pratiquer l’agility ?

Vous pouvez pratiquer l’agility chez vous, en fabricant vous-même les obstacles, ce qui vous permet de concevoir un parcours sur-mesure pour votre chien. Cependant, il est bon de vous initier dans un centre canin, afin d’apprendre les bases de la discipline.

Vous devenez le meneur et vous devez aider votre chien à résoudre des « énigmes ». Les obstacles sont tous différents et le chien doit apprendre comment les franchir. Dans un centre, vous pourrez expérimenter les différents types d’obstacles et découvrir ce qui plaît le plus à votre chien.

Il est aussi bénéfique de vous rendre dans un centre canin pour votre chien, parce qu’il a alors l’occasion de rencontrer ses congénères et faire le plein d’odeurs qu’il aime tant renifler.

Si vous voulez vous lancer dans la compétition, vous devez vous inscrire dans un club affilié à la SCC, afin de souscrire une licence.

Les règles de l’agility

Si vous voulez pratiquer l’agility en compétition, vous devez en apprendre les règles qui portent sur la vitesse, mais surtout sur la précision. Le parcours comporte des obstacles qui doivent être franchis dans un ordre déterminé et de façon correcte.

Chaque obstacle comporte une zone d’entrée et une zone de sortie. S’il n’est pas franchi dans le respect de ces zones, vous recevez des pénalités. Le classement final est établi en fonction des points de pénalités et du temps réalisé. L’adresse et la cohésion entre le chien et son maître priment sur le chronométrage. Comme son nom l’indique, l’agilité est la première qualité requise.

L’agility loisir

Pour ma part je privilégie cette forme d’agility qui exige moins de rigueur et écarte l’esprit de compétition qui est propre à l’humain. L’exigence peut être de mise mais toujours dans la tolérance. La notion de performance est moins importante, seul le plaisir partagé importe et l’excitation se gère plus aisément. Bien sûr si vous êtes un compétiteur invétéré cette forme de pratique ne vous conviendra pas car vous n’obtiendrez pas la précision requise dans les épreuves officielles. Par ailleurs dans l’agility loisir, on ne se mesure pas aux autres, il n’y a pas de rivalité.

Les obstacles de l’agility

Les obstacles de l’agility sont variés. Votre chien ne doit porter ni laisse, ni collier, ce qui implique qu’il se soit entraîné pour savoir comment les aborder et comment les franchir. Les obstacles sont classés en deux catégories : à zone ou les sauts. Voici les principaux.

Le tunnel

Le chien doit s’engouffrer dans un tunnel rigide et le traverser.

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La chaussette

La chaussette est aussi un tunnel, mais seule son entrée est rigide. Elle se termine par un manchon mou. Le chien doit donc ramper pour atteindre la sortie.

Le slalom

Le slalom est composé d’une suite de poteaux entre lesquels le chien doit se faufiler.

La table

Le chien doit sauter sur la table, marquer un temps d’arrêt, puis repartir.

La balançoire

La balançoire est constituée d’une planche montée sur une bascule. Le chien doit respecter des zones de contact pour la traverser.

Le A

Deux planches obliques forment un A, ce qui oblige le chien à monter au sommet du A, avant de redescendre.

La passerelle

La passerelle est un pont plus ou moins étroit, haut et long.

Le pneu

Un pneu est suspendu dans un cadre et le chien doit sauter au travers.

La haie

La haie est composée de branchages, souvent naturels, qui sont soutenus à la verticale par une structure en planches.

Le saut en hauteur

Le saut en hauteur reprend le principe du saut d’obstacle de l’équitation, avec des barres fines, maintenues entre deux poteaux et placées à une hauteur en rapport avec les capacités physiques du chien.

L’obstacle peut être constitué d’un seul plan, c’est un « vertical », ou de deux plans, c’est un « oxer ».

Le mur

Le mur est aussi un obstacle d’équitation. Il s’agit d’un obstacle plein et massif.

Le saut en longueur

Le saut en longueur est un obstacle de volée, composé de plusieurs planches maintenues obliques et dont la hauteur est croissante.

Libre à vous d’inventer d’autres obstacles, toujours en veillant à ce que votre chien y prenne du plaisir et que la difficulté corresponde à ses capacités physiques.

Les précautions indispensables

L’agility génère une importante activité cardio-vasculaire ainsi qu’une très forte dépense énergétique qui sollicite énormément les systèmes musculaire et articulaire des chiens.

Il est par conséquent indispensable de respecter strictement les processus d’échauffement, de récupération et d’étirement.

Il faut également adapter les séances en fonction des capacités physiques de votre animal quitte à freiner son engouement et son excitation.

Le maître mot dans cette activité est le plaisir partagé, mais toujours dans le bien être du chien.

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